En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement ne cesse de fournir d’effort pour moderniser les secteurs vitaux dont l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté (EDU-NC). Dans cette optique, l’Etat à travers le ministère de l’EDU-NC, a annoncé l’intervention de l’Intelligence Artificielle dans le travail de correction des épreuves d’examens d’Etat 2025.
Dans le but de davantage fiabiliser et accélérer le processus de correction des copies des examens d’Etat en république démocratique du Congo (RDC), la ministre d’Etat, ministre de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC), Raïssa Malu Dinanga a procédé, le jeudi 10 avril 2025, à l’inauguration du Centre rénové de correction des Examens d’Etat, dans les installations de l’Inspection générale de l’enseignement à Kinshasa/Gombe. Le bâtiment réhabilité, décrite par ces utilisateurs comme le cœur des principales opérations sensibles en lien avec l’Examen d’Etat, est aussi doté d’équipements de derniers cris. Notamment des ordinateurs équipés d’un tout nouveau logiciel de traitement des items, qui permettra de raccourcir les délais de correction et favoriser une publication plus rapide des résultats des examens d’Etat.
Snote Manager est le nom du nouveau logiciel dont question. Une solution numérique innovante, développée par le Ministère de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté, conçu pour simplifier, accélérer et fiabiliser le processus de correction automatique d’examens d’Etat. Le logiciel qui arrive 18 ans après le dernier système informatique dédié correction, intègre notamment l’intelligence artificielle dans le traitement des cahiers d’Items à corriger.
De manière concrète, assurent les experts du ministère de l’EDU-NC, ce nouvel outil informatique équipé de l’intelligence artificielle réduit sensiblement le recours à l’homme, réduisant par la même occasion les risques d’erreurs liées au facteur humain.
En présence de l’Inspecteur général de l’enseignement et en compagnie du Vice-ministre de l’Education, Jean-Pierre Kezamudru, la Ministre d’Etat Raissa Malu et sa suite ont effectué la ronde des installations affectées à la correction d’examens d’Etat. Ici, l’Inspecteur a présenté à la ministre d’Etat, tour à tour, les « différentes innovations apportées à ces installations, notamment le nouveau logiciel de correction ».
« Cette réhabilitation s’inscrit dans la vision de Son Excellence Madame la Ministre d’Etat, Ministre de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Raïssa Malu Dinanga, de moderniser les services de son ministère en ayant notamment recours aux nouvelles technologies. Les avancées significatives enregistrées dans le cadre de la sécurisation, de la fiabilisation et de l’accélération du traitement et de la publication des examens et tests nationaux, ainsi que pour l’amélioration tangible des conditions de travail au sein de l’imprimerie », renseigne une dépêche de la Cellule de communication du ministère de l’EDU-NC.
Une solution salvatrice
Plusieurs experts attestent que dans le domaine de l’éducation, il est possible d’automatiser certaines activités, notamment en matière des corrections d’évaluations. Ici, affirment-ils, l’intelligence artificielle permet en outre de « personnaliser les apprentissages selon les besoins et les capacités d’assimilation de chacun ». Par exemple, cette nouvelle technologie peut proposer aux élèves des exercices adaptés à leur niveau d’apprentissage.
Pour d’autres, l’IA peut assister le professeur (sans le remplacer) et lui permet d’identifier dans les classes les individus en situation de difficulté. Cette technologie permet par ailleurs aux enseignants de se libérer des tâches répétitives, ce qui les aide à personnaliser et à approfondir leurs méthodes d’enseignement. L’intelligence artificielle ouvre ainsi la porte à un apprentissage adapté et personnalisable permettant de façonner les parcours d’apprentissage et de les orienter selon les retours d’expériences des apprenants.
En se basant sur un triangle pédagogique (l’enseignant, l’apprenant et le savoir), il est possible de catégoriser les impacts de l’IA sur l’éducation, avec un impact sur l’enseignant, sur l’élève et sur le savoir.
Au niveau de l’enseignant, l’IA assure le développement de plusieurs technologies qui sont susceptibles de remplacer des tâches prévisibles et répétitives des professeurs. Il s’agit par exemple d’automatiser certaines tâches avec peu de valeur ajoutée, comme les corrections d’examens qui consomment beaucoup du temps des enseignants. Néanmoins, le travail de l’enseignant dépasse largement le spectre des tâches automatisables. Au-delà d’un maître passeur de connaissances, l’enseignant du XXIe siècle est un accompagnateur des élèves et un créateur d’environnement d’apprentissage. L’empathie, la bienveillance, la flexibilité cognitive et le jugement critique sont autant de qualités humaines difficiles à reproduire en intelligence artificielle, qui joue un rôle d’assistance plutôt que de remplacement.
Par rapport à l’élève, les experts sont d’avis que depuis plusieurs années, les MOOC connaissent un grand succès auprès des élèves qui peuvent apprendre ce qu’ils veulent, quand ils veulent et, surtout, au rythme qui leur convient. Cependant, la liberté du choix et l’abondance d’opportunités peuvent créer une certaine confusion à l’égard de ce qu’il faut apprendre. L’IA peut donc contribuer à prévenir ce phénomène tout en proposant des séquences d’exercices ou de cours plus pertinents pour l’élève. Aussi, les tuteurs intelligents pourraient prédire le moment où l’élève commence à perdre de l’intérêt et avertir leurs enseignants, pour prévenir une éventuelle baisse de motivation.
Il faut relever que l’impact de l’intelligence artificielle sur le savoir semble se situer à deux niveaux : tout d’abord, la formation que les élèves devraient recevoir pour comprendre et utiliser l’IA. Ensuite, il y a le savoir que les humains devraient posséder pour vivre dans un monde où l’IA est appelée à devenir omniprésente, dans un monde de plus en plus digitalisé. Il est donc important que les programmes d’enseignement s’y adaptent afin de répondre au besoin d’expertise ou de développement de la pensée critique des élèves.
CHRONIK’ECO