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Banques et finances

Mise au point – Affaire lampadaires : sans arguments, les proches d’Alingete versent dans la médisance

A la suite de la publication par le consortium des médias économiques Finance-cd.com et Chronik’Eco de l’enquête portant sur les entraves portées par l’Inspecteur général des finances-chef de service dans la réalisation de plusieurs projets du programme du président Félix Tshisekedi, nous nous attendions tout au plus à une réaction de la personne mise en cause – une réaction sur le fond des problèmes traités afin d’alimenter un débat de qualité et civilisé, dans l’objectif d’éclairer l’opinion. A notre grande surprise, ce sont des journalistes pour qui nous avons une considération,voire une amitié empreinte de respect, qui se sont donnés le triste rôle de porter sur eux la défense de M. Jules Alingete. 

A y regarder de près, ce déploiement de toute une armée numérique cache un côté sombre et brumeux de leur mentor qui apparaît désormais de plus en plus au grand jour. Face à ces attaques personnelles qui n’honorent pas la profession, nous tenons à livrer la réaction suivante afin d’éclairer l’opinion publique : 

1. Notre consortium des médias économiques a réalisé un vrai travail d’investigation afin de faire la lumière sur des faits précis, par-delà l’émotion et le parti-pris, en se basant sur les faits vérifiables. Il ne s’agit donc pas d’un travail qui serait sorti d’on ne sait quel laboratoire tel que prétendu par une armée numérique de circonstance. Une maxime aussi vieille que le monde renseigne qu’on rapporte généralement sur les autres ce qu’on fait soi-même ;

2. Nous nous attendions à une réplique sur le fond des questions abordées. En lieu et place, ce sont les injures qui volent dans tous les sens, et un étalage de l’ignorance et des faussetés devant l’opinion nationale atterrée ; 

3. Le clan médiatique que nous ne savons qualifier autrement, nous accuse de «justifier et défendre la surfacturation des lampadaires commandés en 2022 par l’ancien gouverneur de la ville de Kinshasa pour éclairer certaines artères de la ville mais jamais totalement livrés jusqu’à ce jour par la société Solektra». Et d’ajouter : «Une surfacturation est une corruption et cela reste un vice, un crime, que les médias se doivent de dénoncer unanimement». Nous avons pourtant été précis dans notre présentation des faits sur le dossier lampadaires : quatre entreprises avaient gagné le marché de l’éclairage public à Kinshasa : Solektra, Proton, Modern Construction et Invest Congo. En comparant l’offre des deux premières, il apparaît de manière incontestable que celle de Solektra, avec des lampadaires de 80W/13.120 lumens ; des panneaux solaires de 270 Wc ; des batteries de 26,6v/33Ah, soit 845 Wh ; le tout pour un éclairage maximal de 60 lux, est techniquement de loin meilleure que celle de Proton qui n’alignait que des lampadaires de 74W/8000 lumens ; des panneaux solaires de 80Wc ; des batteries de 12,8v/24Ah, soit 307Wh ; le tout pour un éclairage maximal de 30 lux, soit la moitié de celui de Solektra. Pourtant, l’offre de Proton était plus chère, avec un kit complet de lampadaires à 6.147,99 USD, que celle de Solektra dont le kit complet de lampadaire revient à seulement 4.936,62 USD. D’où la question que l’opinion se pose : pourquoi Jules Alingete et son armée numérique n’ont pas parlé de surfacturation dans le cas de Proton ? Voilà le genre d’explication que nous étions en droit d’attendre de nos contradicteurs, au lieu de la médisance qui ne se justifie nullement. 

4. La réponse à cette question est pourtant simple : si M. Jules Alingete a gardé le silence sur le marché Proton, c’est simplement parce que cette société appartient au groupe RAWJI. En effet, En violation de la loi qui régit le corps des inspecteurs des finances, Jules Alingete détient un cabinet fiduciaire privé, DA Consulting Office (DACO Sarl), qui est géré par son épouse. L’intention de fraude est manifeste car dans les documents relatifs à sa fiduciaire, l’homme a modifié son nom en Alingetiavec ‘‘i’’ à la fin en lieu et place de ‘‘e’’, pour cacher le fait qu’il s’agit de la même personne. 

Or, le groupe Rawji est le principal client de DACO Sarl pour ses travaux d’expertise comptable. Selon notre confrère LSI, plusieurs documents rendus publics en 2024 ont démontré que Jules Alingeteest trempé dans un scandale de fraude fiscale et douanière avec plusieurs sociétés du groupe Rawji, à savoir Prodimpex, Beltexco, Rawbank, Proton, Park Land, Rafi, Congo Infra et Marsavco. D’autres documents font état de flux d’argent inexpliqués vers des comptes directement et/ou indirectement liés à l’Inspecteur Général. Les sommes en jeu sont effroyables : jusqu’à 30 millions de dollars américains, selon toujours LSI qui a eu accès à ces documents. 

En outre, l’IGF-Chef de service et ses proches ont bénéficié des faveurs franchement louches de la part des sociétés du groupe RAWJI, comme des billets d’avion qui ont été émis en août 2019, par exemple, à destination de New York, en classe affaires. Voilà une belle maffia présumée qui n’intéresse nullement les redresseurs de conscience médiatiques des tropiques congolais ;

5. Tout en niant l’existence d’un compte séquestre relatif à l’opération d’achat des lampadaires par Solektra, le clan médiatique proche de M. Alingeteécrit : «En 2022, pas moins de 13 millions de dollars ont été bel et bien décaissés du Compte général du Trésor au bénéfice de Solektra dans le but de placer 2.900 poteaux des lampadaires à Kinshasa. Grâce à sa patrouille financière, l’IGF a pu déceler cette opération bien avancée, consistant à faire saigner les caisses du Trésor public. Les inspecteurs des finances, en se rendant compte de la supercherie, ont tout de suite alerté leur hiérarchie qui, sans tarder, a pris des mesures drastiques pour sauver les millions de la ville à ne pas s’évaporer. Elle a tout de suite adressé un ultimatum de trois mois à l’homme d’affaires malien dont les équipes ont seulement réalisé une partie du travail».

Il s’agit là de fausses informations et d’analyse mensongère. Nous savions qu’ils peinaient depuis plusieurs jours pour rédiger un texte de riposte à notre enquête. Mais, nous ignorions qu’ils étaient à ce point aux abois, et plongés dans un désarroi tel que même leur mentor a pu laisser passer de telles faussetés dans leur texte final. 

Nous réaffirmons qu’il y a bien eu un compte séquestre libellé en dollars américains et logé à la SOFIBANQUE, et qu’aucun paiement dans le dossier Solektra n’a eu lieu directement depuis le trésor public, fait que les inspecteurs des finances auraient dénoncé comme si, au demeurant, il s’agirait d’une faute. Ceci relève de l’imagination fertile de ceux qui s’improvisent dans un dossier auquel ils ne comprennent rien. 

En effet, en date du 23 juin 2022, le ministre provincial de l’Economie et des Finances, M. Jean Ngoy Mvunzi, dans une lettre référencée 0748/CAB/MIN.PROV.FIN.ECO/2022, écrit au ministre national des Finances Nicolas Kazadi pour lui faire une ‘‘demande de domiciliation des fonds’‘ dans le compte ‘‘Ville de Kinshasa/Fonctionnement’’ numéro 00023-20133-00330030221-30 USD à la Sofibanque. Nicolas Kazadi s’oppose à cette demande, en faisant valoir qu’il avait expliqué au gouverneur Gentiny Ngobila qu’il devait plutôt ouvrir un compte séquestre uniquement dédié à l’opération d’achat des lampadaires de Solektra. Ceci c’est pour sécuriser davantage les fonds publics destinés à l’opération.

 

En foi de quoi, le 25 juin 2022, le même ministre provincial Jean Ngoy Mvunzi écrit au directeur général de la Sofibanque, dans sa lettre numéro 0763/CAB/MIN.PROV.FIN.ECO/2022, afin de solliciter l’ouverture des comptes, l’un libellé en dollars américains, et l’autre en francs congolais. La Sofibanque réagit dès le lendemain en écrivant au ministre provincial Jean Ngoy Mvunzi pour lui faire part de l’ouverture des comptes sollicités, à savoir le compte 00330030145 en francs, et le compte 0033003245 en dollars US (Document 1 ci-dessous). C’est dans ce dernier compte que Nicolas Kazadi va demander au gouverneur de la Banque centrale du Congo de transférer 27 838 622 877,06 francs, soit l’équivalent des 13,6 millions du contrat Solektra. 

Le 29 juin, Nicolas Kazadi écrit au DG de la Sofibanque pour lui signifier que «tout mouvement des fonds doit requérir au préalable mon avis de non-objection». D’ailleurs, l’extrait bancaire de ce compte démontre bien les deux premiers paiements en faveur de Solektra (Document 2 ci-dessous). Le premier décaissement de 4.108.000 USD intervenu le 22 juillet 2022, et le deuxième du 24 janvier pour 5.477.348 USD. C’est bien Nicolas Kazadi qui avait associé l’Inspection générale à la surveillance de ce compte séquestre. D’ailleurs, en date du 13 janvier 2023, l’Inspection générale des finances, dans une correspondance adressée au gouverneur GentinyNgobila sous le numéro 093/PR/IGF/OM250-2022/2023 et signée de l’inspecteur général des finances chef de mission Lowai Is’Eeto et l’inspecteur des finances Lubaga Kilega Lega, avait validé le paiement de la deuxième tranche due à Solektra à partir de ce compte séquestre, mais vers le compte ‘‘Ville de Kinshasa/Fonctionnement’’. Alerté par le DG de la Sofibanque, Nicolas Kazadibloqua l’opération, et ordonna de payer directement au fournisseur il en décidé au préalable avant d’accepter ce contrat. On peut donc se poser la question : où est la faute de Nicolas Kazadi dans ce dossier ? Que peut-on raisonnablement reprocher à l’ancien ministre des Finances que l’on a livré si injustement en pâture, pour reprendre les mots du chef de l’Etat lui-même ? La vérité, elle est là, limpide. Elle ne peut être contredite par des simples proclamations ou des oracles qui ne font pas honneur à la presse congolaise. 

En conclusion, écrire de tels bobards dans des journaux réputés sérieux en réaction à notre enquête unanimement saluée par l’opinion nationale et la corporation journalistique pour sa qualité, nivelle le débat public et médiatique vers les bas-fonds des caniveaux insalubres. 

Belhar MBUYI (Finance-cd.com) et Olivier KAFORO (Chronik’ Eco)

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