L’interdiction de circuler pendant les heures de pointe, infligée de manière « hâtive » aux camions de plus de 20 tonnes attire la colère de la fédération des entreprises du Congo (FEC). Celle-ci s’insurge contre cette décision du ministre provincial (Kinshasa) de Transports, qui, selon le patronat congolais, a intentionnellement ignoré le monde des affaires dans sa prise de décision. Bob Amiso est donc prié de reconsidérer sa décision qualifiée d’unilatérale.
A Kinshasa, la fédération des entreprises du Congo (FEC) n’approuve pas la décision du ministre provincial des Transports, interdisant la circulation des camions de plus de 20 tonnes dans la ville aux heures de pointe. Une mesure, qui, selon le patronat de la RDC, « jette une pavée dans la mare » alors que la Première ministre avait rassuré la délégation de la FEC d’une solution apaisée aux revendications des transporteurs routiers des camions poids lourds.
Le Comité professionnel des transporteurs routiers de la FEC regrette que cette décision du ministre Amiso Yoka Bob ait été prise sans impliquer les transporteurs routiers, pourtant directement concernés par ces nouvelles restrictions. Pour ces membres de la FEC, il est inconcevable qu’une telle réforme, affectant à ce point l’économie et la fluidité des échanges, ait été décidé sans consulter les professionnels que sont les membres du Comité professionnel des transporteurs routiers, ni prendre en compte les réalités pratiques des activités commerciales.
Dans un communiqué rendu public à ce sujet, les membres du Comité professionnel des transporteurs routiers de la FEC dénoncent un certain autoritarisme du gouvernement provincial.
« Le comité professionnel des transporteurs routiers de la fédération des entreprises du Congo (FEC) tient à exprimer son profond mécontentement face à la décision unilatérale du ministre provincial des Transports et de la mobilité urbaine. Monsieur Amiso Yoka Bob, interdisant la circulation des camions de plus de 20 tonnes dans la ville de Kinshasa aux heures de pointe. Cette mesure, prise sans concertation avec les acteurs professionnels du secteur du transport routier, est non seulement une décision précipitée, mais aussi constitue une source majeure de frustration et de blocage au sein de notre profession », peut-on lire dans le communiqué.
Et d’ajouter : « Par ailleurs, nous attirons l’attention du public sur le fait que cette mesure, imposée sans discussion préalable, est en grande partie à l’origine du mouvement de grève des chauffeurs de poids lourds, débuté le 16 septembre 2024. Depuis cette date, aucun camion de plus de 20 tonnes n’entre ni ne circule dans la ville », fait remarquer la FEC dans un communiqué rendu public la semaine dernière.
La FEC invite ainsi l’opinion publique à faire un constat simple du fait que cela faisait un peu plus d’une semaine que les poids lourds ne circulaient plus dans Kinshasa, et pourtant, les embouteillages persistent. Pour le patronat, cette situation démontre clairement que le problème de la congestion routière ne saurait être uniquement imputé à la présence des poids lourds, comme le laisse entendre la mesure du ministre des Transports.
La Fédération des entreprises du Congo appelle les autorités à reconsidérer cette décision hâtive, et nous réitérons notre volonté d’engager un dialogue constructif pour trouver des solutions efficaces et durables à la question des embouteillages à Kinshasa, sans sacrifier l’activité économique et les intérêts des transporteurs.
Pour rappel le ministre des Transports et mobilité urbaine, Bob Amiso, a pris la décision d’interdire la circulation, aux heures de pointe (entre 6 et 10 heures du matin et entre 15 heures et 21 heures), des véhicules de vingt tonnes ou plus, travaillant à Kinshasa pour le transport des biens. Cette mesure, datant du 23 septembre 2024, tire sa force de l’Arrêté N° SC/427/CAB/GVK/GNM/2022 modifiant et complétant celui n°SC/0094/BGV/MIN/TJSL/DMN/PLS/2004 portant réglementation relative à la circulation des véhicules de 20 tonnes ou plus dans la ville de Kinshasa.
Olivier Kaforo