Le banc gouvernemental et le banc syndical des enseignants de la République démocratique du Congo (RDC) se retrouvent depuis le samedi 10 Aout 2024 à Bibwa, dans la commune de N’Sele (Kinshasa), dans le cadre d’une commission paritaire pour échanger notamment sur les différents engagements pris par l’Etat congolais en faveur des enseignants congolais. D’importantes résolutions y sont attendues dans le but d’assurer la paix et la sérénité au sein de la corporation enseignante.
Durant quatorze jours, les deux parties devront entamer des discussions et voir, dans la mesure du possible, comment apporter des réponses adéquates aux problèmes posés par les enseignants du pays pour que ces derniers trouvent satisfaction dans les problèmes qui concernent la bonne marche de leur profession. Différents syndicats proposeront donc leurs cahiers des charges aux représentants du gouvernement pendant les discussions. Et l’Etat-employeur pourra ainsi examiner les possibilités de la mise en œuvre des problèmes posés afin d’apporter des réponses pouvant permettre aux enseignants congolais de travailler dans la quiétude. La commission paritaire gouvernement-syndicats des enseignants se tient à quelques jours de la rentrée scolaire 2024-2025.
La séance d’ouverture des travaux de la commission paritaire a été présidée le samedi 10 aout 2024 par le ministre de la Fonction Publique, Jean Pierre Lihau qu’accompagnait sa collègue de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté, Raissa Malu.
Apporter des réponses
Dans son mot d’ouverture, le ministre de la Fonction publique a rassuré le banc syndical des enseignants quant à la volonté de l’Etat congolais d’améliorer les conditions socioprofessionnelles de ceux qui assurent l’éducation de tous les enfants de la RDC. Pour Jean Pierre Lihau, le gouvernement congolais ne lésine sur les moyens pour apporter des meilleures réponses aux préoccupations des enseignants, toute catégorie confondue.
« Le gouvernement est résolument engagé dans la capitalisation de la gratuité de l’enseignement. Une décision salutaire qui exige des moyens matériels, financiers et humains colossaux. Pendant les travaux, il sera notamment question d’évaluer avec le banc syndical l’application des engagements souscrits et envisager de manière consensuelle des solutions durables », a indiqué le ministre de la Fonction publique.
Jean-Pierre Lihau a insisté sur la nécessité d’échanger sur des questions liées à la santé de l’enseignant, à la cantine scolaire et surtout à la carrière des enseignants. Il a affirmé que les réflexions sont en cours pour doter les enseignants du statut de l’agent public de l’État.
« Nous avons été instruits en Conseil des ministres par le chef de l’Etat en personne, moi et ma collègue de l’éducation nationale, de réfléchir à l’idée d’accorder aux enseignants le statut de l’agent public en complément de leur statut particulier. Ceci pour justement sécuriser leur carrière qui navigue à vue et vit sans certitude du lendemain. Comme vous pouvez le comprendre, ce statut entraine des défis. D’où, la nécessité de veiller à ce que les spécificités de la fonction enseignante soient prises en compte dans le cadre du statut général de la fonction publique. Une analyse plus approfondie s’avère nécessaire pour évaluer pleinement ses implications potentielles », a rassuré le ministre Lihau.
Une opportunité
Pour la ministre de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté (EDU-NCI), Raïssa Malu, la détermination du gouvernement à maintenir un dialogue permanent avec les syndicats des enseignants est une préoccupation. La ministre de l’EDU-NCI est convaincue que les travaux de Bibwa sont une opportunité d’évaluer les accords passés et de baliser le chemin pour une année scolaire réussie.
« Ces assises nous donnent l’opportunité de faire le bilan des engagements passés, notamment ceux pris en mars dernier ici à Bibwa et de nous tourner vers l’avenir en préparant la rentrée scolaire 2024-2025. Le gouvernement, dans le respect des principes de partenariat énoncés dans la loi-cadre numéro 14/004 du 11 février 2004, s’engage à maintenir un dialogue constant avec les syndicats des enseignants. Nous sommes attentifs à vos propositions pour le bon fonctionnement de notre secteur qui a la lourde tâche de former l’enfant congolais, futur acteur du développement national et promoteur de la paix », s’est exprimé la ministre de l’Éducation nationale.
Raissa Malu a exhorté les représentants des enseignants à beaucoup plus de responsabilité afin de mener des discussions constructives qui puissent prendre en compte la nécessité de sauver l’année scolaire au profit des enfants de la RDC.
« Je vous invite à faire preuve de responsabilité et de civisme lors des débats et échanges. Que les discussions se déroulent dans un climat serein et de confiance avec comme préoccupation principale les intérêts de ceux pour qui nous travaillons, à savoir, l’enseignant et l’enfant Congolais. Je vous remercie pour votre confiance. Je vous remercie pour votre participation. Je suis heureuse de collaborer désormais avec vous », a renchéri la ministre de l’EDU-NCI.
Quant au président de l’intersyndicale de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté, il a fustigé le non-respect par le gouvernement des engagements pris lors de différentes négociations. Il a soutenu que cette fois-ci, il sera d’abord question d’évaluer les engagements pris par le gouvernement avant d’aborder d’autres questions.