Des valeurs morales et éthiques tendent vers leur disparition, principalement dans la classe politique en République démocratique du Congo comme dans d’autres pays d’Afrique. Ceux-là même qui sont appelés « honorables », brillent par une cupidité sans précédent. Ils vont jusqu’à vendre leurs consciences pour de l’argent, alors qu’ils en gagnent déjà à l’hémicycle. Une honte pour une République qui se veut démocratique.
A l’approche de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs, des voix s’élèvent pour dénoncer des tentatives d’achat des consciences de certains députés provinciaux. Une situation qui, si elle se confirme, risque d’entamer la crédibilité de ceux-là même qui ont la charge de prendre des décisions au plus haut niveau des provinces. A la Commission électorale nationale (CENI) comme aux agences étatiques en charge de lutte contre la corruption, des mises en garde sévères sont déjà lancées à l’endroit des corrompus et des corrupteurs.
Un problème d’éthique
D’importantes sommes d’argent sont déjà disponibles pour corrompre des députés provinciaux. Et, comme d’habitude, des électeurs rodés exigeraient des sommes importantes aux candidats potentiels en échange de leurs voix. Les plus offrants vont jusqu’à proposer des sommes allant jusqu’à 50 000 dollars américains (USD) ou son équivalent en Francs congolais, pour une voix. Une immoralité difficile à justifier, surtout quand on sait que les élus sont des personnes honorables avec des traitements dignes de leur rang.
La CENI s’en mêle
Dans un communiqué rendu public le mercredi 28 février 2024, la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) a affirmé avoir été saisie des « actes de corruption » de la part de certains candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs auprès de certains grands électeurs que sont les députés provinciaux d’une part, et d’exigences des sommes d’argent aux candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de province en échange des suffrages par certains députés provinciaux d’autre part.
La Centrale électorale rappelle par la même occasion aux uns et aux autres que la corruption constitue un acte répréhensible et une infraction prévue et condamnée dans le Code pénal congolais. ‹‹ Quiconque s’y livre s’expose à des poursuites judiciaires ››, a martelé la CENI.
La CENI, conformément aux dispositions pertinentes des articles 10 alinéa 2 et 10 bis de la Loi électorale, se réserve le droit de saisir les juridictions compétentes en vue des enquêtes et éventuellement des sanctions exemplaires. Cette institution d’appui à la démocratie invite les uns et les autres à une compétition électorale saine, loyale, juste et dénuée de toute forme de corruption et de fraude.
Des politiques mettent en garde
Certains acteurs politiques à l’instar de Kake Bulindi (candidat sénateur dans la province du Sud-Kivu), vont jusqu’à proposer que le port de téléphones portables soit interdit le jour du vote, afin d’éviter des désagréments. Kake Bulindi a saisi le président de la République ainsi que les autorités de la CENI pour demander l’interdiction de l’utilisation des téléphones par les députés lors des élections des sénateurs et gouverneurs en République démocratique du Congo.
Cette initiative est intervenue juste après la publication d’un communiqué de la CENI alertant sur les cas de fraude et de corruption en prévision des élections des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs en RDC.
Selon cet acteur politique, certains électeurs potentiels se laissent corrompre et sont soumis à des pratiques telles que l’utilisation des téléphones et autres moyens. Kake Bulindi propose ainsi l’interdiction des téléphones pour les candidats à des suffrages indirects.
Dans sa correspondance adressée au président de la République et à la CENI, il déclare qu’Il convient d’interdire aux grands électeurs lors du scrutin le port du téléphone, du stylo avec caméra ou tout autre appareil susceptible de prendre des photos. Cette mesure s’avère nécessaire sinon impérieuse, afin de prévenir toute tentative de corruption. »
L’auteur insiste sur le fait que certains individus, pour justifier leurs actes de corruption, se font passer pour des malades souffrant de problèmes oculaires. Il appelle donc la CENI à exiger une ordonnance médicale datant de trois mois avant le scrutin pour les électeurs présentant de tels motifs.
Avec Le Potentiel