Le collectif budgétaire adopté par le gouvernement est censé encadrer des décisions majeures de l’exécutif national, tel que le doublement des rémunérations des militaires et policiers dont le coût annuel est estimé à près de 800 millions USD.
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a adopté, le vendredi 23 mai 2025, la Loi rectificative des finances pour l’exercice 2025. L’annonce a été faite à l’issue du Conseil des ministres présidé par le président de la République, le vendredi 23 mai 2025 à la Cité de l’Union africaine.
Ainsi, le budget révisé est fixé à 50 691,8 milliards de francs congolais (environ 17,2 milliards de dollars), en équilibre entre recettes et dépenses, soit une baisse de 1,7 % par rapport au budget initial de 51 553,5 milliards de francs congolais.
A en croire le compte rendu du Conseil des ministres, le collectif budgétaire tel qu’adopté repose sur une croissance du PIB attendue à 5,3 %, une inflation moyenne de 8,8 %, un taux de change moyen de 2 859,2 francs congolais pour un dollar, et un PIB nominal estimé à 2 239 489,7 milliards de francs congolais. La pression fiscale, elle, est revue à la baisse, passant de 15,1 % à 12,5 %, en raison d’une diminution des recettes courantes.
Selon le ministre du Budget, Aimé Boji Sangara, il s’agit d’un budget de « combat ». Un budget qui prend en compte les effets de l’agression rwandaise contre la République démocratique du Congo (RDC), des mesures de réduction du train de vie des institutions de l’Etat, du renforcement des crédits pour la défense et la sécurité nationale, de l’augmentation des charges diplomatiques et communicationnelles, des dépenses humanitaires, du programme PDDR, ainsi que du démarrage du fonds d’investissement stratégique.
Le gouvernement précise que le budget rectificatif tel qu’adopté, met un accent particulier sur la gratuité de l’enseignement de base, la couverture santé universelle, la poursuite du Programme de développement local de 145 territoires (PDL-145T), la diversification de l’économie ainsi que la préservation du pouvoir d’achat des congolais.
Afin d’assurer la soutenabilité des finances publiques, le collectif budgétaire est aligné sur l’objectif du solde budgétaire intérieur du programme avec le Fonds monétaire international (FMI), intégrant un appui budgétaire de 165,4 millions de dollars américains de la Banque mondiale et un financement de 266,7 millions de dollars américains attendu du FMI, dans le cadre du programme FEC. Ces appuis permettront de financer partiellement le déficit au niveau des investissements.
Il faut noter que le collectif budgétaire adopté il y a 72 heures était attendu depuis fin mars, selon le calendrier officiel aménagé par le gouvernement. Ce retard intervient alors que les pertes de recettes douanières et minières liées à l’occupation de l’Est du pays par le M23/AFC pèsent lourdement sur les finances publiques.
L’Inspection générale des finances (IGF) a rapporté la baisse des recettes publiques, évaluant à 9 % la perte des recettes douanières du fait de la chute de Goma et Bukavu, villes sous contrôle rebelle soutenu par Kigali.
Le calendrier de finalisation du collectif budgétaire 2025, signé par le ministre du Budget Aimé Boji Sangara Bamanyirue, prévoyait l’approbation du texte par la commission économique du gouvernement le 10 mars, suivie de son adoption en Conseil des ministres le 14 mars, puis son dépôt au bureau de l’Assemblée nationale le 17 mars. L’examen par les deux chambres devait s’achever au plus tard le 31 mars.
CHRONIK’ECO