La Ministre d’Etat, Ministre de l’Education nationale et Nouvelle citoyenneté (EDU-NC), Raissa Malu Dinanga, a participé le jeudi 8 mai 2025 à Dar Es Salam (Tanzanie), au lancement de la conférence « e-Learning Africa ». Un atelier collaboratif autour du thème «Construire la transformation numérique dans l’éducation ». Il y était question de comprendre comment une approche holistique de la stratégie numérique peut créer une feuille de route efficace pour la transformation numérique de l’éducation.
La participation de la RDC à ce forum qui existe depuis 18 ans, s’inscrit dans la droite ligne de la signature de l’arrêté ministériel portant organisation de l’enseignement à distance (EAD), marquant ainsi l’intégration des outils numériques au sein du système éducatif RD Congolais, offrant du reste à la délégation congolaise l’opportunité d’apprendre des expériences d’autres pays africains dans ce domaine.
L’éducation numérique est spécialement conçue pour permettre aux apprenants de s’épanouir au 21ème siècle. Vingt pays sur 4 continents collaborent actuellement avec l’Ecole numérique afin de générer des impacts mesurables pour plus de 500 000 bénéficiaires.
Au forum de Dar-Es Salam, les participants se sont concentrés sur six thèmes. Notamment, le paysage startégique africain et ses principaux acteurs, le modèle hybride de l’Ecole numérique, les 6 éléments clés d’une stratégie d’apprentissage numérique efficace, Adaptation des programme et éducation culturellement adaptée, Développement professionnel et formation des enseignants pour un enseignement numérique efficace, et Skill Ed Academies : le programme de compétences pour l’Afrique.
« D’abord, je voudrais remercier la République unie de Tanzanie pour le magnifique moment d’accueil et l’extrême gentillesse des Tanzaniens. Ça nous fait énormément plaisir d’être là. C’était important que la République démocratique du Congo soit représentée au Elearning Africa. Nous faisons énormément d’efforts pour le développement de l’enseignement à distance. Il y a cet arrêté (ministériel) signé pour organiser l’enseignement à distance. Nous avons également testé, avant de signer l’arrêté, des twitters virtuels en utilisant l’Intelligence Articifielle (IA). Donc, avec l’IA, on a pu voir qu’avec des technologies que nous avons aujourd’hui, dont l’IA, on peut accélérer la qualité de la formation, et on peut absolument agir sur la formation initiale et continue de nos enseignants », a déclaré Raissa Malu.
Et d’ajouter : « Nous n’avons pas la capacité de construire aussi vite des écoles pour pouvoir accueillir l’ensemble de nos élèves. Nous n’avons pas aussi la capacité de former aussi vite des enseignants pour prendre en charge nos élèves. Et donc, la technologie est le meilleur moyen pour pouvoir accélérer ce processus et faire en sorte qu’on puisse très vite, améliorer la qualité de l’enseignement. C’était donc important pour la RDC d’être présente à e-Learning Africa ».

Une avancée majeure
La ministre Raissa Malu s’est réjoui d’y retrouver les proveds et les IPP du Haut Katanga, du Kasaï Oriental, grâce au partenaire Enabel (coopération technique belge).
« Ce sont des provinces qui testent des plateformes pour la formation à distance des enseignants du primaire, et cette bonne expérience va nous permettre de voir comment on peut généraliser ce type de dispositif à l’ensemble des provinces pour le primaire et au niveau du secondaire, avec le réseau d’écoles de proximité que nous avons installé au niveau de l’enseignement secondaire, car ce réseau existe déjà au primaire », a-t-elle indiqué.
La de l’EDU-NC a enfin souligné dans son intervention, qu’il y a un autre point qui lui parait absolument important, une des leçons apprises de la Tanzanie : l’esprit Afrique.
« On ne peut pas penser résoudre notre problème, à l’occurrence l’éducation, en restant dans une zone fermée, c’est à dire uniquement au niveau national. Il est important de développer des partenariats avec nos voisins qui partagent le même esprit que nous, dont la Tanzanie. Donc, c’est important d’être là pour réaffirmer cette collaboration dans les secteurs clés comme ceux de l’éducation, de la technologie, pour pouvoir mettre en place des partenariats gagnant-gagnant, de nouvelles synergies, de manière à développer très rapidement les différents pays d’Afrique…», a renchéri Raissa Malu.
Il faut noter que l’atelier de Dar Es Salam a offert un espace pratique et collaboratif pour permettre aux participants de développer leur approche et élaborer une feuille de route afin de garantir des impacts concrets des initiatives d’éducation numérique. Cette session pratique s’est avérée une plateforme d’évaluation de l’école, mettant à profit le développement des compétences numériques, le renforcement des capacités et l’accès à une infrastructure technologique adaptée pour améliorer les opportunités d’apprentissage et d’enseignement en examinant des cas concrets.
Signalons par ailleurs qu’en en harmonisant diverses perspectives et en s’appuyant sur les meilleures pratiques internationales, les participants ont exploré des domaines clés tels que les cadres politiques, le développement des infrastructures et la modernisation des programmes.
Les recommandations formulées à l’issue du forum sont mises à la portée des décideurs politiques afin d’examiner ensemble des stratégies pour exploiter pleinement le potentiel de l’éducation numérique, qui est une initiative novatrice destinée aux communautés défavorisées, proposant des solutions d’apprentissage numérique innovantes et sur mesure, à l’aide de la technologie, et cela dans une approche systémique et holistique.
Olivier Kaforo