Joseph Kabila a raté sa récente sortie médiatique. Le désormais sénateur à vie risque d’être classé du mauvais côté de l’histoire, rien que pour avoir oublié des milliers des morts dans l’Est de la RDC, tués par la barbarie rwandaise. En refusant intentionnellement de condamner les atrocités que commettent les troupes du M23 et de l’AFC sous les ordres de Paul Kagame, Kabila a implicitement reconnu son rôle de financier du M23, tel que l’a toujours soutenu le président Félix Tshisekedi.
L’histoire de la République démocratique du Congo (RDC) comme celle des autres nations, s’écrit au jour le jour. Les acteurs sont presque les mêmes et les faits donnent raison aux prédictions des avertis. La dernière sortie médiatique du sénateur à vie et prédécesseur de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en est la parfaite illustration d’un ancien dirigeant, d’un ancien chef de l’Etat qui refuse de voir son pays prospérer.
Pourtant habitué à garder silence même dans des situations qui nécessitent les points des vues des acteurs clés de la politique congolaise, créant ainsi un mythe autour de sa personne, Joseph Kabila a déçu plus d’un Congolais lorsqu’il a intentionnellement refusé de condamner, dans sa récente interview accordée à un média sud-africain, les atrocités commises par le duo AFC/M23, sous la direction personnelle du président rwandais, Paul Kagame.
Nombreux sont ceux qui croient qu’en se permettant de n’afficher aucune compassion pour les Congolais qui sont tués comme des mouches dans l’Est de la RDC à cause de la barbarie rwandaise, Joseph Kabila a craché sur les milliers des morts tués par les ennemis de la RDC.
« Joseph Kabila, ancien président de la République et aujourd’hui sénateur à vie, peut bien critiquer la gouvernance de Félix Tshisekedi, ce n’est pas un problème. En tant qu’opposant, les Lois du pays lui reconnaissent le droit d’émettre un point de vue en rapport avec la gouvernance du pays. Mais, là où il étonne, c’est lorsqu’il se permet d’encourager la coalition AFC/M23 qui, chaque jour qui passe, tue, pille, viole et massacre les Congolais sur ordre du rwandais Paul Kagame. Ceci montre à suffisance que Joseph Kabila n’a aucun souci pour la situation chaotique qu’impose injustement le Rwanda à la République démocratique du Congo (RDC). Lorsqu’il se permet de se réjouir aux malheurs qu’endurent le peuple Congolais, il s’affiche en moqueur et c’est très dangereux pour l’avenir de la RDC. A travers ses déclarations, Joseph Kabila donne raison à tous ceux qui croient qu’il est l’un des principaux financiers de la coalition AFC/M23 », a déclaré un haut cadre de l’Union sacrée que chapeaute Félix Tshisekedi.
It/ Légitimation de la guerre
Au niveau du gouvernement, on estime que le prédécesseur de Félix Tshisekedi s’est inscrit dans la droite ligne de mettre la RDC à feu et à sang. Ce qui, selon l’exécutif national de la RDC, ne peut être applaudi.
« Avant tout, Joseph Kabila devrait d’abord déplorer les massacres des Congolais et condamner leurs auteurs…., la responsabilité qui incombe à toute figure ayant exercé les plus hautes fonctions du pays. Kabila vient légitimer une guerre d’agression pourtant démontrée par les différents rapports de l’ONU », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe sur les antennes de TV5 Monde.
Le ministre de la Communication estime que « loin d’adopter une approche responsable et unificatrice, la déclaration de Joseph Kabila relève d’une posture politicienne qui peine à convaincre ».
Patrick Muyaya pense qu’en évitant soigneusement de condamner l’agression dont le pays est victime et en ne témoignant aucune compassion envers les populations meurtries, l’ancien président semble avoir manqué une occasion de se positionner en homme d’État.
« Aujourd’hui, sous la présidence de Félix Tshisekedi, des efforts sont déployés sur plusieurs fronts – militaire, diplomatique, économique, judiciaire et médiatique – pour apporter des réponses concrètes. Certes, tout citoyen a le droit de s’exprimer, mais le poids des mots d’un ancien chef d’État implique une responsabilité accrue », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Pour Steve Mbikayi, ancien sociétaire du FCC de Kabila et aujourd’hui membre de l’Union sacrée de la nation que dirige Félix Tshisekedi, Joseph Kabila a fait une sortie médiatique ratée.
It/ Personne n’est dupe
« Tout congolais sensé sait que la guerre que ns avait amenée l’ AFDL n’a jamais pris fin. L’agression rwandaise n’a rien à voir avec la gouvernance de notre pays. Ce n’est pas un Président de la République qui est visé mais plutôt la RDC. Sous Mobutu, sous Laurent Desiré Kabila, sous Joseph kabila et sous Félix Tshisekedi, le Rwanda n’a cessé de nous agresser avec différents pseudos. AFDL, RCD, CNDP, M23… Aujourd’hui comme hier la guerre que nous mène ce pays n’est pas dirigée contre le Félix Tshisekedi. C’est la RDC et tout le peuple congolais qui sont attaqués. Tous, nous devons condamner le Rwanda et ses supplétifs malgré nos divergences. Patriotisme oblige », a écrit Steve Mbikayi sur son compte X.
Antipatriotisme
Henry Mutombo Mikenyi, Écrivain et chercheur en fiscalité et Géostratégie, et cadre de l’union sacrée de la nation, la sortie médiatique de l’ex président de la RDC, Joseph Kabila est antipatriotique, dépourvue de bon sens et de rationalité.
« Ça prouve que ses origines de rebelle cynique n’ont jamais été éradiquées dans sa perception de la société, en dépit de son passage au sommet de l’Etat congolais. Parce qu’un homme d’Etat pense aux générations futures, cependant un politicien pense aux prochaines élections. Des personnes averties comprennent clairement qu’il se relance à la reconquête du pouvoir pour 2028 », s’est indigné Henry Mutombo.
Et d’ajouter : « Malheureusement dans son interview, il s’est montré comme d’habitude indifférent et insouciant aux souffrances du peuple Congolais qu’il a paupérisé pendant 18 années de règne, reléguant ainsi les questions de la souveraineté nationale et de la Défense de l’intégrité territoriale au second degré. Comment voulez-vous accepter qu’un ancien chef d’Etat prenne la parole sans condamner l’agression de son pays par un pays étranger, et botte en touche volontairement le massacre du peuple qu’il a dirigé, alors que le monde entier exprime sa solidarité et sa compassion aux malheurs qui frappent nos compatriotes du nord et du sud Kivu ».
Ce qu’henry Mutombo trouve surprenant, c’est le fait que les massacres « de nos compatriotes » par l’armée rwandaise se passe particulièrement dans sa zone linguistique. Sa posture belliqueuse confirme ce que le Président TSHISEKEDI TSHILOMBO avait dit: l’AFC de Nangaa appartient à Monsieur Joseph kabila, et qu’il ne veut pas s’assumer. Parce qu’il soutient le M23 qu’il a lui-même combattu quand il était au pouvoir. Il fait preuve d’une courte mémoire en accusant le régime actuel de mauvaise gouvernance et de répression des opposants.
Les politiques Congolais doivent donc intérioriser la notion de l’Etat-Nation, afin de mieux cerner la différence qui s’établit entre ses intérêts personnels et l’intérêt supérieur de la nation. C’est très important pour une classe politique qui vise l’excellence.
CHRONIK’ECO