Dans un communiqué rendu public le jeudi 6 février 2025, la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) indexe les sociétés Traxys, Mine Terra et Sunrise de se servir des minerais illégalement exploités par des sujets rwandais à Rubaya (Nord-Kivu) pour financer les activités criminelles dans la partie Est de la RDC.
Après les révélations faites par certains médias Britanniques au mois de janvier dernier, la LICOCO soutient dans son communiqué qu’à travers des sociétés écrans, Traxys Europe est vraisemblablement l’un des acheteurs des minerais frauduleusement exploités dans l’Est de la RDC, alimentant ainsi la recrudescence de la violence dans la Région.
Le document signé par Ernest Mpararo (Secrétaire exécutif de la LICOCO) incrimine également les autorités rwandaises d’être de mèche avec un grand réseau maffieux au niveau international, facilitant ainsi le trafic des minerais volés en RDC, faisant ainsi passer le Rwanda comme producteur des minerais 3T dont il ne dispose d’aucun gisement.
« La particularité de ces trois entreprises est qu’elles n’apparaissent nulle part dans les transactions, elles opèrent cependant à travers des sociétés écran qu’elles financent et qui achètent pour leur compte les minerais dont question. Selon certaines indiscrétions, la Belge Traxys a un agent exclusif, à savoir le comptoir African Panther Ressources. Tout passe par ce dernier. L’argent de la précitée atterrit dans ses comptes pour servir dans des différentes transactions sur le terrain, ainsi que des formalités s’y rapportant pour exportation. Il en est de même de la Chinoise Sunrise qui passe par le comptoir du même nom », renseigne le communiqué.
Et d’ajouter : « La firme Mine terra n’est pas en reste. Elle a un sous-traitant basé à Kigali, en l’occurrence le comptoir Eastern Group Mineral, qui s’avère très actif dans les minerais venant de la RDC. D’autre part, elle sous-traite certaines entités de traitement en RDC, dont Kivu Minerals, opérationnel à Goma et à Bukavu. Cette entité est même soupçonnée d’avoir, à un moment donné, captée des minerais en provenance de Rubaya, sous occupation ».
En attendant le démantèlement du réseau maffieux international qui s’active à partir du Rwanda pour siphonner les minerais congolais, générant ainsi du carburant pour entretenir la machine de la mort au Congo à travers, entre autres, la coalition funeste AFC-M23, la LICOCO pense qu’il y a lieu de déplorer la « non-opérationnalité du règlement de l’UE sur les minerais de conflit entré en vigueur en 2021, lequel règlement impose des contrôles de diligence raisonnable aux entreprises important des minerais en provenance de pays touchés par des conflits ».
Malgré le fait que les sociétés incriminées rejettent ce qu’elles qualifient d’allégations, déclarant être « fermement engagée à travailler uniquement avec des chaînes d’approvisionnement responsables et sans conflit et qu’elle investit des efforts et des ressources très considérables pour ce faire », la LICOCO dit ne pas être convaincu, dans la mesure où cette firme belge par exemple, installée à Kigali et qui a des ramifications avec l’Australo-Américaine GAM (Global Advanced Metals), passe présentement pour le premier exportateur du coltan à partir du Rwanda.
CHRONIK’ECO