La ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), une organisation non gouvernementale œuvrant en République démocratique du Congo (RDC), alerte sur une tentative d’emprunt illégal des fonds à hauteur de 20 millions auprès de la BGFI Bank par le gouvernement provincial de la province du Kongo Central.
Dans une correspondance adressée à l’Inspecteur général des finances, jules Alingete Key, le secrétaire exécutif de la LICOCO, Ernest Mpararo indique que l’autorisation accordée à l’exécutif provincial du Kongo Central par l’Assemblée provinciale à propos dudit emprunt l’a été en toute illégalité et dans une opacité inacceptable.
Pour la LICOCO, l’IGF doit tout mettre en œuvre pour empêcher cet emprunt illégal qui n’a pas reçu le quitus de l’organe délibérant du Kongo central. Pire encore, la LICOCO s’indigne du fait qu’en lieu et place de 15 millions USD sollicités par l’exécutif provincial, le législatif provincial a accordé 20 millions USD, accusant un surplus de 5 millions USD.
« Par la présente, nous voudrions porter à votre connaissance le fait que le Président de l’Assemblée provinciale du Kongo Central a accordé illégalement une autorisation d’emprunt de USD 20.000.000 (Dollars américains vingt millions) auprès de la BGFIBANK, au Gouverneur de Province du Kongo Central, en violation flagrante de l’article 40 de la Loi sur la libre administration des provinces », fustige la LICOCO.
Et d’ajouter : « En effet, au courant du mois d’octobre 2024, le Gouverneur a adressé une lettre à l’Assemblée provinciale dans laquelle il sollicitait l’autorisation de l’Assemblée Provinciale pour emprunter une somme de USD 15.000.000 (Dollars américains quinze millions) pour les raisons ci-après : Achat des engins lourds pour certains districts ; Construction d’un nouveau siège de l’assemblée provinciale ; Parachèvement de travaux du marché sud ; Parachèvement de travaux de la route Songololo ; Achat d’un charroi automobile pour le Gouvernement provinciale et pour l’Assemblée provinciale ».
La LICOCO s’indigne du fait que cette situation illustre à suffisance que « la procédure d’octroi de cet emprunt a énervé les dispositions de l’article 40 de la Loi sur la libre administration des provinces, encore plus le règlement intérieur de l’Assemblée provinciale ».
De plus, dénonce l’ONG, il apparait clairement que l’absence des délibérations en plénière, sciemment organisée, à propos de cet emprunt, visait à éviter certains questionnements pourtant fondamentaux, qui pouvait amener à la contraction d’un tel engagement par une entité infra nationale digne de ce nom.
Connu pour ses prises de position face aux cas de malversation financière et autre forme de corruption, Ernest Mpararo, secrétaire exécutif de la LICOCO compte aller jusqu’au bout de sa démarche afin de barrer la route à toute forme de détournement intelligent des deniers publics.
CHRONIK’ECO