*Snel, le management est défaillant !
La Société nationale d’électricité (SNEL) ne remplit pas correctement ses missions. Ceci oblige certaines grandes entreprises minières à importer l’énergie électrique. Une situation qui doit vite changer si l’on veut développer économiquement la RDC.
La fourniture d’énergie électrique en République démocratique du Congo (RDC) est une denrée rare. Si au niveau des ménages l’on se plaint de la mauvaise qualité d’électricité fournie par la Société nationale d’électricité (Snel) ainsi que de l’irrégularité dans la desserte de l’énergie électrique, les miniers, eux, n’en peuvent plus. Ils se voient parfois obligés de recourir à certains pays voisins afin d’importer du courant électrique. Ceux qui peuvent, développent des mini- centrales électriques pour alimenter leurs mines. Conséquences : ils déboursent plus que prévu et leurs finances en pâtissent.
A scruter la situation de près, il apparait clairement qu’il se pose un sérieux problème de management à la tête de la Société nationale d’électricité (Snel). Une situation, qui, si elle perdure, peut amener le chaos.
Il y a quelques mois, l’actuel directeur général de la Snel a été évincé par l’Assemblée nationale pour incompétence avant d’être réhabilité peu de temps après, suite à une intervention du ministre du Portefeuille. Certaines voix ont crié au scandale. Et le même directeur général déchu à cause d’inefficacité est le même qui est aux affaires. Entre temps, la fourniture d’énergie électrique aux abonnés demeure un casse-tête.
Au mois de juin dernier, des opérateurs miniers du Grand-Katanga ont encouragé les initiatives de production de l’énergie électrique dans cette partie du pays afin de pallier les défaillances de la Snel. A la clôture de la DRC Mining Week organisée à Lubumbashi au mois de juin, des recommandations sont allées dans le sens d’encourager les initiatives privées de production d’énergie électrique.
Pour Tenke Fungurume Mining (TFM), par exemple, le déficit énergétique fait perdre beaucoup d’argent aux entreprises minières et à l’Etat congolais. D’où, il faut que l’on prenne conscience que « chaque jour que nous perdons à produire un mégawatt de plus, ce sont des millions de dollars américains qui se volatilisent.
« Nous les perdons pour les communautés, pour le pays et pour sociétés minières. Il faut donc à un moment donné que nous puissions avoir une synergie, une dynamique qu’on mutualise les efforts et qu’on trouve des solutions pour avoir de l’électricité », a déclaré le Directeur général-adjoint chargé des relations extérieures de TFM, Hugo Siza.
« Il faut donc qu’on encourage les Congolais qu’on encourage les initiatives privées au Congo de produire de l’énergie. Il est donc important qu’au niveau du Gouvernement qu’on prenne conscience qu’au niveau du secteur privé, nous au niveau de la chambre des mines nous avons pris conscience », a-t-il ajouté.
Des miniers opérant dans le Grand-Katanga s’étonnent d’aller chercher de l’énergie au Mozambique, en Namibie alors que la RDC regorge le barrage d’Inga ayant la capacité d’électrifier toute l’Afrique.
It/ Bientôt, devant les élus
La députée nationale Hermione Bolumbe a déposé le mardi 12 novembre 2024 au bureau de l’Assemblée nationale, une question orale avec débat, adressée au Directeur général de la Société nationale d’électricité (SNEL). A travers cette démarche, l’élue de Mont Amba dit vouloir amener le numéro un de la SNEL à dresser, devant la représentation nationale, l’état des lieux de cette entreprise publique.
Au sortir du bureau de la Chambre basse du Parlement, où elle a déposé sa question orale, Hermione Bolumbe a expliqué qu’elle a invité le Directeur général de la SNEL afin qu’il explique à la représentation nationale ce qui se passe réellement au sein de son entreprise.
Elle a dit ne pas comprendre par exemple, que la SNEL incite les entreprises minières à acheter du courant électrique auprès des entreprises privées telles que VOSTRO à des exorbitants alors qu’elle peut elle-même vendre ce courant en haute tension et faire des bénéfices.
Hermione Bolumbe veut également les raisons qui font que 12 de 13 départements de la SNEL soient toujours sous la gestion des intérimaires, limitant ainsi leur champ d’action dans la gestion de plusieurs projets importants.
Et d’ajouter : « On a fait beaucoup de temps sans pour autant avoir des directeurs dans beaucoup de départements. Vous avez de grands départements, par exemple les finances où il n’y a aucun directeur. On se pose des questions : comment une entreprise peut-elle fonctionner comme ça ? ».
Selon l’auteure de la question orale, le souci majeur est de voir cette entreprise du portefeuille de l’Etat améliorer non seulement sa gestion mais également sa desserte en électricité à travers le pays.
L’opinion espère que cette fois-ci, les réponses du directeur général de la Snel pourront convaincre la représentation nationale.
CHRONIK’ECO