La reconstruction de la République démocratique du Congo (RDC), l’amélioration de son tissu économique passe notamment par des partenariats économiques basés sur des principes solides. Ce que les autorités congolaises ont compris depuis un temps et veulent se ressaisir. Convaincre les partenaires doit figurer parmi les priorités.
Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a échangé le lundi 2 septembre à Beijing en Chine, avec son homologue chinois Xi Jinping et leurs délégations restreintes. Les échanges ont essentiellement porté sur la coopération bilatérale, le partenariat commercial et les relations diplomatiques, selon ce qu’a rapporté la présidence de la République. Au cours de l’entretien, le Président Félix Tshisekedi a affirmé être « profondément reconnaissant pour le soutien continu de la Chine au sein du Conseil de sécurité des Nations unies notamment pour garantir le respect de notre souveraineté et la stabilité dans la région des Grands Lacs ».
Par la même occasion, Félix Tshisekedi a réitéré sa volonté d’étendre le partenariat entre la Chine et la RDC aux secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables et surtout de l’industrialisation à travers la transformation locale des richesses minières de la RDC. Le Président Tshisekedi séjourne en Chine depuis le 1er septembre 2024. Il prendra part à la 9ème édition du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) qui va se tenir du 4 au 6 septembre 2024.
Le FOCAC est une plateforme favorisant les relations entre l’Afrique et la Chine. La finalité est de mener des consultations sur un pied d’égalité, d’approfondir la connaissance mutuelle, d’élargir les terrains d’entente, de renforcer l’amitié et de promouvoir la coopération. Au total, 54 Etats africains prennent part à ces assises et 46 Chefs d’Etat du continent ont spécialement effectué le déplacement pour rallier Beijing où devrait s’écrire un nouveau chapitre de l’amitié entre les peuples chinois et ceux d’Afrique.
Il faut noter que la Chine est le premier partenaire commercial de la République Démocratique du Congo, rappelle la présidence. En 2023, la RDC était la première destination des investissements chinois en Afrique. En outre, le 14 mars 2024 à Kinshasa, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a présidé la cérémonie de signature du contrat minier renégocié avec le groupement des entreprises chinoises (GEC). Il s’agissait du 5ème avenant de cette convention de collaboration, conclue en avril 2008, relative au développement d’un projet minier et d’un projet d’infrastructures en RDC. L’amendement de ce contrat a rétabli l’équilibre entre les deux parties.
De l’avis des spécialistes, la République démocratique du Congo (RDC) doit absolument convaincre les hommes d’affaires chinois quant à la nécessité d’investir en RDC, dans différents domaines. Avec une forte délégation d’experts dont ceux du ministère du Commerce Extérieur, la RDC a l’obligation d’arracher des partenariats importants dans différents domaines de la vie économique. Ceci vaut la peine, étant donné la situation socioéconomique que traverse le pays depuis des décennies.
Les matières premières, les produits agricoles et autres produits forestiers doivent faire l’objet d’importants échanges. Disposant de 80 millions de terres arables et 4 millions d’hectares de terres irrigables, la RDC a tout ce qui est nécessaire pour attirer des investissements étrangers. Seulement, il faut bien choisir ses interlocuteurs et mieux faire le choix des sujets devant faire l’objet des échanges.
En ce qui concerne les minerais stratégiques dont la Chine a extrêmement besoin pour son essor économique, la RDC doit s’investir dans un lobbying qui puisse permettre ses partenaires de mettre fin à la coopération avec les prédateurs des minerais congolais, notamment le Rwanda. Ce dernier doit bien comprendre que l’heure n’est plus à la distraction. La prédation n’a que trop duré. Les partenaires économiques doivent bien approcher les autorités congolaises, véritables et légitimes mandataires.
Chronik’Eco