La République démocratique du Congo doit être fière aujourd’hui, de ce que lui rapporte la libéralisation du secteur des assurances. Légalement libéralisé le 17 mars 2015, le nouveau marché d’Assurances ne connaitra son exploitation effective qu’à partir de mars 2019. Et depuis, sa production est en significative progression avec 287 millions USD fin 2022. Une croissance positive est encourageante qui ne doit nullement faiblir les efforts accrus que fournissent les cadres et agents de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA) que dirige de mains de maître Alain Kaninda Ngalula.
L’activité globale du marché des assurances en République démocratique du Congo (RDC) est marquée par la progression des primes émises qui passent de 217, 37 millions d’USD en 2021 à 287,07 millions d’USD en 2022, soit une progression de 32 %. Ainsi, en 8 ans, la production globale a connu une évolution de 247,8 % ; passant de 82,72 millions d’USD en 2015 à 287,07 millions d’USD en 2022. C’est ce qu’indique le rapport 2022 publié par l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances en République démocratique du Congo (ARCA).
La cérémonie de présentation officielle du rapport 2022 a été organisée le mercredi 24 juillet 2024 à Kinshasa. La salle évènementielle de Sultani Hotel dans la commune de Gombe a servi de cadre à la présentation du rapport. Le document indique que la situation financière d’ensemble dégage des marges de solvabilité excédentaires de 89,99 millions d’USD en assurance IARD et 25,64 millions d’USD en assurance vie et capitalisation en 2022.
Quant à la couverture des engagements pris par les assureurs vis-à-vis des assurés et bénéficiaires des contrats, il est excédentaire de 40,67 millions d’USD en assurance IARD, soit un taux de couverture de 132,2 % des actifs admis. En assurance vie et capitalisation, l’excédent de couverture atteint 21,92 millions d’USD, soit un taux de couverture de 371,2 %.
Reprise de la croissance
Le rapport 2022 présenté par l’ARCA renseigne en outre que le volume total des primes émises en 2022 par les opérateurs d’assurances se sont établies à 6.782 milliards de dollars américains contre 6.861 milliards USD en 2021. Pendant la période sous examen, le total des primes s’est contracté de 1,1 %.
Pour le directeur général de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances en RDC (ARCA), Alain Kaninda Ngalula, la baisse du total de primes enregistrée en 2022 est enregistrée après une année 2021 marquée par la reprise de la croissance (+3,4 %) dans l’ensemble des activités assurantielles, grâce notamment à des facteurs économiques favorables, une sensibilisation accrue aux risques et une épargne record portée par des marchés en plein essor.
La baisse globale du marché des assurances en 2022, renseigne le rapport, était en grande partie influencée à la fois par l’ensemble des marchés EMEA (Europe et Middle East & Africa) et par ceux des pays avancés de la zone Asie-Pacifique. Quant à l’activité L’activité Non-Vie a connu une légère croissance de 0,5 %, tandis que celle de l’assurance vie et capitalisation a enregistré une décroissance de 3,1 %.
Au niveau mondial, le rapport note que le secteur des assurances au niveau mondial est globalement dominé, en termes de primes émises, par l’assurance non-vie avec 58,5 %, contre 41,5 % pour la vie et la capitalisation. La densité d’assurance à l’échelle mondiale a atteint 853 USD par habitant en 2022, contre 874 en 2021, avec une grande divergence entre les pays industrialisés et les pays émergents.
« Cette divergence résulte de la variation des taux de croissance économique par rapport à ceux de la croissance naturelle des populations, en plus des différences aiguës en termes de niveaux de revenu par habitant, de l’ancrage de la culture d’assurance dans les pays avancés, et de l’importance de la valeur des équipements et des investissements », relève le rapport.
À l’échelle mondiale, le taux de pénétration de l’assurance dans l’activité économique globale est passé à 6,8 % en 2022, contre 7 % en 2021, 7,4 % en 2020, et 7,2 % en 2019, après une stagnation à un niveau de 6,1 % en 2018 et 2017.
Concernant la densité des primes d’assurance du marché congolais, elle est de 3,02 USD par habitant en 2022 contre 2,36 USD par habitant en 2021, soit une progression de 28,2 %. Elle est passée de moins d’un USD avant l’ouverture du marché aux autres acteurs en 2019 à plus de 3 USD en 2022.
Un travail encourageant
En ce qui concerne la couverture des engagements réglementés en assurance IARD, le rapport note que les provisions techniques s’élèvent à 73,49 millions d’USD en 2022, en hausse par rapport à 47,05 millions d’USD en 2021. Cette progression représente une augmentation de 56,2 % en 2022, comparée à une progression de 20,8 % en 2021. Les provisions techniques représentent désormais 58,2 % des engagements réglementés.
Quant aux provisions pour risques en cours, elles augmentent de 27,52 millions d’USD en 2021 à 42,37 millions d’USD en 2022, représentant une progression de 53,9 %. Elles correspondent désormais à 33,5 % des engagements réglementés.
« Les provisions pour sinistres à payer s’élèvent à 31,13 millions d’USD ; durant l’exercice précédent, elles se situaient à 19,53 millions d’USD, enregistrant une hausse de 59,4 % et représentent désormais 24,6 % des engagements réglementés. Les autres engagements réglementés atteignent 52,81 millions d’USD en 2022, comparativement à 51,34 millions d’USD en 2021, enregistrant une augmentation de 2,9 % et représentant ainsi 41,8 % des engagements réglementés. Les engagements réglementés dans leur ensemble passent de 98,40 millions d’USD en 2021 à 126,30 millions d’USD en 2022, soit une hausse de 28,4 % », indique le rapport.
L’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances, « ARCA » en sigle a été instituée en exécution du Décret n° 16/001 du 26 janvier 2016. Établissement public, indépendant à caractère technique, l’ARCA est dotée de la personnalité juridique et son siège est localisé à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). Le régulateur, sous la tutelle administrative du Ministère des Finances, jouit d’une indépendance dans l’accomplissement de ses missions de régulation et de contrôle du secteur des assurances.
Chronik Eco