L’historien sénégalais aurait eu 100 ans ce 29 décembre 2023. À l’occasion de cet anniversaire, Jeune Afrique revient sur sa vie, ses apports et les perspectives qu’il a ouvertes.
Une simple recherche sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia et nous voilà aussitôt plongés dans le chaudron ardent de la polémique : « Cet article provoque une controverse de neutralité. Considérez-le avec précaution. »
Polémiques et controverses
Cent ans après sa naissance, le 29 décembre 1923, l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop continue de susciter bien des discussions – provoquant même, parfois, le silence gêné d’interlocuteurs pourtant bien au fait du sujet. Consulté le 22 décembre, l’article de Wikipédia est sans appel dans son introduction : « La plupart de ses théories, notamment celles concernant l’Égypte ancienne, sont démenties par la recherche moderne. [Il est] rejeté par l’ensemble du monde scientifique et historique moderne. »
Pourtant, quelques paragraphes plus bas, on peut lire : « Par ses travaux, Cheikh Anta Diop a levé la tutelle idéologique et culturelle occidentale qui pesait alors sur l’Afrique. Dans ce contexte, les débats autour de Cheikh Anta Diop prennent souvent une forte tournure idéologique et identitaire. » L’apport d’un historien se limite-t-il à ses découvertes scientifiques, à l’établissement de faits incontestables, ou bien est-il à considérer – aussi – dans les perspectives qu’il ouvre pour les générations de chercheurs qui viendront après lui ? Dans une nouvelle manière de considérer l’Histoire, ceux qui l’écrivent et depuis où ils l’écrivent ?
Centenaire
À l’occasion du centenaire du Sénégalais originaire de Thieytou et mort à Dakar le 7 février 1986, Jeune Afrique lui consacre une série de trois articles. Le premier revient sur l’histoire de sa vie, entre recherche et engagement politique. Le second – que nous avions déjà publié en février de cette année – évalue ses apports en ce qui concerne l’égyptologie et les polémiques liées à ses théories. Le dernier tente de dessiner les contours de son héritage.
Avec Jeune Afrique