En RDC, les combats ont repris ces derniers jours dans l’est du pays entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23. Des violences qui provoquent régulièrement des mouvements de populations : près d’un million de personnes ont trouvé refuge dans les camps de déplacés. Certains prennent même la route de l’exil, notamment pour l’Ouganda voisin.
« Ils viennent juste d’arriver de Nyakabande ». Jennipher Nshemeriwa, responsable du centre d’accueil de Nakivale – l’un des plus vieux et grands camps de réfugiés de l’Ouganda, au sud-ouest du pays – regarde entrer les bus qui arrivent d’un camp de transit, proche de la frontière congolaise. À leur bord, plus de 400 nouveaux venus qui vont passer plusieurs jours ici, le temps de s’enregistrer.
C’est le cas de Paul, sa femme et ses enfants : « Je suis passé par Goma, Bunagana, jusqu’ici. Je suis venu ici pour chercher la sécurité », confie-t-il. Arrivés en Ouganda le 6 février, Paul et sa famille indiquent être restés dans le camp de transit de Nyakabande entre deux et trois semaines.
Aujourd’hui, la totalité des nouveaux arrivés viennent du Congo, ce qui n’est pas le cas de tous les réfugiés de Nakivale. « Il y a des Congolais en majorité, mais nous avons aussi des réfugiés burundais, des Éthiopiens, des Somaliens et aussi des Soudanais, du nord du Soudan », rapporte Emma Kolowi, un responsable de l’accueil.
« J’ai choisi de venir moi-même »
Parmi les nouveaux réfugiés descendus du bus et qui font la queue pour s’enregistrer, il y a François, 18 ans tout juste, venu du Rutshuru, dans le Nord-Kivu : « Oui, nous sommes contents d’arriver ici en Ouganda. »
François explique être arrivé seul, sans sa famille, à Nakivale. « Lorsque je suis rentré de l’école, je suis rentré à la maison et ma famille était déjà partie. J’ai choisi de venir moi-même », raconte-t-il. Le jeune homme, sans nouvelles de ses proches, ne sait pas s’ils sont aussi parvenus à venir dans ce pays voisin.
Une chose est sûre pour François : « Maintenant, nous allons vivre ici, en Ouganda. » Désormais, il espère apprendre rapidement l’anglais pour reprendre ses études ici, en Ouganda.
Avec RFI